Grand château - Mons ad Theram

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Grand château

Source : document "Montataire chateau.doc" fourni par Xavier Morin - 4/10/2023
L’histoire du château de Montataire commence au XIIe siècle lorsque le Roi Robert II le Pieux, fils d’Hugues Capet, fait la donation du domaine aux comtes de Clermont.
                                                                        

Lors de sa fortification vers 1150, le château est composé d’un donjon, de quatre tours rondes et d’une terrasse.
 
Propriété de plusieurs familles au fils du temps, le château de Montataire est fortement endommagé par la guerre de Cent Ans et par la Jacquerie, révolte des paysans, de 1358.
Il tombe en ruine à partir de 1466.

Une deuxième vie s’offre à lui avec le nouveau seigneur de Montataire, Jean de Madaillan Lesparre, qui entreprend sa reconstruction.
Grand ami du roi de France Henri IV, ce dernier sera régulièrement invité au château entre 1590 et 1600. Une chambre porte d’ailleurs encore son nom !
L’arrière-petit-fils de Jean, Armand de Madaillan Lesparre, connu sous le nom du marquis de Lassay, fit construire à Paris, en 1728, l’hôtel qui porte toujours son nom, l’hôtel de Lassay. Ce nom vous dit quelque chose ? Oui c’est normal c’est aujourd’hui la résidence du Président de l’Assemblée nationale ! Eh oui ! La famille Madaillan de Lesparre n’est pas n’importe quelle famille !
Le château connait encore un relooking au XVIIe siècle, ce qui lui donne aujourd’hui une architecture particulière avec une façade sud médiévale et une façade nord renaissance.

La demeure est ensuite achetée par la famille de Lorbehaye en 1756 qui le conserve difficilement jusqu’en 1846.
En effet, pendant cette période, Monsieur de Lorbehaye connait une période financière très difficile et se retrouve même à habiter un coin du château qui se dégrade de jour en jour.
En 1827, la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI, est dans la région pour visiter une usine de fer à Montataire. Le château qui se dresse sur les hauteurs de la ville intrigue la Duchesse qui demande au propriétaire de le visiter. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque Monsieur de Lorbehaye lui refusa, en affirmant que son château et lui étaient tous les deux bien trop malade pour pouvoir honorer un tel rendez-vous.
Plan du Château de Montataire, 1829
   
En 1851, le nouveau propriétaire, le baron de Condé, offre au château sa troisième vie en entreprenant des travaux qui vont durer presque 20 ans puisqu’il se termine en 1870 ! Quand on aime, on ne compte pas !

Cependant, à peine une centaine d’années plus tard, les nouveaux propriétaires tentent d’exploiter le château de Montataire en hôtel de luxe. Tentent ? Eh oui, ça n’a pas fonctionné et ils ont été obligés de revendre le château après l’avoir dépecé de ses boiseries, tableaux, cheminées en marbre, parquets de chêne…

La société Usinor, aujourd’hui Arcelor-Mittal rachètera le lieu pour y organiser ses séminaires et tentera de le revendre à partir de 2005.

Après cette histoire riche en rebondissements, le château en ruine est finalement racheté en 2012, par les actuels propriétaires, François-Xavier Bernet et sa fille Marie-Astrid.
Ils entament alors une restauration de plusieurs années, et découvriront à cette occasion, cachée dans un mur en pierre, une correspondance romantique ! Vous voulez la suite de l’histoire ? Nous ne l’avons pas ! En effet, impossible de savoir qui était concerné par cet échange épistolaire. Les propriétaires en viennent même à penser qu’il pourrait s’agir de versets d’une pièce de théâtre.
Amoureux de vieilles pierres et passionnés d’histoire François-Xavier et Marie-Astrid recherchaient une demeure de charme afin d’y organiser des réceptions privées et des événements professionnels au sein d’un cadre authentique. Voilà un beau projet pour la quatrième vie du château !
Ils ont également décidé de le rendre accessible à tous en y organisant des visites guidées pour partager leur passion et pour que l’histoire de cette demeure ne tombe pas aux oubliettes ! Mais cela ne s’arrête pas là, ils ont encore des projets plein la tête, comme la création d’un gite pour recevoir les visiteurs dans une ambiance plus familiale ou encore l’ouverture d’un petit musée sur l’époque et l’histoire du château.
Historique
Possession royale jusqu'au milieu du XIIe siècle, le château de Montataire passe par le mariage de Marguerite et de Hugues de Clermont aux mains des comtes de Clermont.
Le château est fortifié vers 1150 par Renaud de Clermont : il se compose alors d'un donjon flanqué de quatre tours rondes, la plus importantes étant tournée vers la confluence de l'Oise et du Thérain.
Le château devient la propriété de la famille de la Tournelle à la fin du 12e siècle, puis de la famille d'Hardencourt au milieu du 14e siècle et de la famille d'Erquinvillers de 1379 à 1466.
A cette date, le château est en ruine, endommagé par les guerres contre les Anglais et la Jacquerie de 1358.
Les nouveaux seigneurs de Montataire, les Madaillan, entreprennent la reconstruction du château : exhaussement des tours couvertes d'un toit conique, réfection du toit, percement de baies.
L'aile sud-ouest du château est remaniée au 17e siècle.
Le château est acheté par la famille de Lorbehaye en 1756 qui le conserve jusqu'en 1846, date où le baron de Condé en fait l'acquisition et le restaure entre 1851 et 1870 (peintures narrant l'histoire du château).
Après être passé entre plusieurs mains, le château, dépecé est acquis par la société Usinor au début des années 1960 (aujourd'hui Arcelor-Mittal) qui en est toujours propriétaire.
Elle fait construire en 1964 dix pavillons dans le parc du château et aménage des garages et un terrain de tennis.

 ·         Période(s)
 
o   Principale : milieu 12e siècle
o   Principale : 3e quart 15e siècle
o   Principale : 17e siècle
o   Principale : milieu 19e siècle
o   Principale : 3e quart 19e siècle

Description :
Le château est situé à mi pente du coteau sur le chemin menant à l'église.
On y accède par l'allée des Marronniers, puis par une grille :
  • à droite s'élève l'ancienne maison du concierge bâtie en pierre ;
  • à gauche, un long rempart de pierre est planté d'arbres à la manière d'un mail.
Le château adopte un plan régulier en L :
  • la partie la plus ancienne étant flanquée de trois tours en pierre de taille coiffées d'un toit conique en ardoise (dont une plus massive à l'angle sud-ouest). Cette partie se compose de trois étages carrés et de deux étages de combles. Les murs sont en pierre, la toiture à longs pans et croupes en ardoise.
  • L'élévation sud est rythmée par de grandes arcades en plein cintre lancées sur toute la hauteur du bâtiment. Les fenêtres sont à meneaux.
  • L'aile sud-ouest, plus classique comporte 2 étages carrés et un étage de comble, elle est couverte d'un toit à longs pans en ardoise.
  • Le rez-de-chaussée est aveugle, en revanche les premiers et deuxièmes étages sont percés de baies rectangulaires espacées à intervalles réguliers. Un balcon continu avec garde-corps en ferronnerie court le long du premier étage. Le rez-de-chaussée du château comporte plusieurs salles voûtées avec culots et culs de lampe.
  • L'accès au premier étage s'effectue par un escalier hors-oeuvre en pierre à double montée situé sur la façade nord et qui dessert plusieurs salles de réception dont une avec une cheminée engagée décorée sur l'entablement d'une peinture représentant vraisemblablement le château de Clermont (Oise).
  • Les étages supérieurs sont desservis par un escalier en bois.
  • Les tours présentent un décor peint historié et armorié.
  • Il subsiste dans les combles des éléments de décors intéressants : papiers peints avec un décor d'oiseaux et des motifs floraux et végétaux, pièces obliques de la charpente en bois sculptées d'un motif de feuilles de vignes et de grappes de raisin.
       
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