Le Thérain
Description :
Le Thérain est une rivière française du bassin de la Seine. Il s’agit d’un affluent de rive droite de l'Oise qui coule dans les départements de Seine-Maritime et de l'Oise (régions Normandie et Hauts-de-France).
Le Thérain est cité dans de vieux documents sous les noms de Thérin, Tharyn (en 1269), Thara, Tara (en 988) et est aussi nommé « rivière de Trace » (Tracia).
D'une longueur de 94,3 km1, le Thérain prend sa source dans le pays de Bray, entre Gaillefontaine, Haucourt et Grumesnil en Seine-Maritime à 175 mètres d'altitude, près du lieu-dit Mondeville5. Son cours, assez rectiligne, se dirige vers le sud-est et passe par Beauvais, préfecture de l’Oise, rejoint l'Oise à Creil ; géographiquement sa vallée constitue le Bray picard. En amont, la rivière coule dans une ébauche de dépression monoclinale du revers nord du pays de Bray, puis, après Songeons, suit un synclinal jusqu'à sa confluence avec l'Oise (rive droite) en aval de Creil. Sa vallée, parallèle au pays de Bray, amène humidité et verdure dans l'aride plateau picard. Sa vallée est industrialisée et peuplée. Elle sépare le pays de Thelle au sud, du Beauvaisis au nord. Sa confluence avec l'Oise se situe en face de Creil, après Montataire, à Saint-Leu-d'Esserent5, à 26 mètres d'altitude juste au bout de l'écluse de Creil.
Sur Montataire :
La rivière du Thérain qui coule sur la commune de Montataire a donné une partie de son nom à la ville, composé du latin mons-montes le mont et de l'hydronyme Thara qui vient de la Thère ancien nom du Thérain. La rivière qui prend sa source à Grumesnil en Normandie parcourt ses derniers kilomètres sur le territoire de Montataire. Le débit de la rivière est régulier et s'accroît à mesure que la vallée se resserre et que l'embouchure approche. Dans ses derniers mètres, la rivière a longtemps décrit des sinuosités que l'homme a su capter et utiliser à des fins industrielles (forges des Mertian). Le Thérain est jusqu'au début du 20e siècle constitué de divisions (bras du Prieuré, bras d'Or), de dérivations (bras du Bélier) et de marais.
Les installations hydrauliques sur le Thérain sont nombreuses sous l'Ancien Régime bien qu'elles soient plus importantes sur les communes situées en amont de Montataire. Biens ecclésiastiques ou seigneuriaux, ses moulins sont à foulon, à huile ou à blé. Durant la période révolutionnaire, plusieurs activités éphémères vont naître sur les rives du Thérain : fabrique de poterie, moulin à papier et moulin à poudre. Les toutes premières années du 19e siècle sont marquées par l'arrivée d'industriels, souvent porteurs de brevets d'invention, qui ont la volonté d'implanter durablement leur activité sur la rivière. La période qui s'ouvre à partir de 1820 ne voit rester que les plus audacieux, les mieux organisés du point de vue des capitaux, des matières premières et des débouchés. Les fondateurs des forges et fonderies, les Mertian vont peu à peu contrôler l'activité industrielle de la rivière jusqu'à s'en détourner et détruire ce qui finalement fit leur force. Aujourd'hui il ne reste que quelques traces égrenées le long du Thérain et qui se retrouvent dans les noms et certains tracés de rues, mais aussi à travers des bâtiments (brasserie Gryson) ou des machines (turbine hydraulique).
Histoire industrielle :
Le Thérain a une histoire industrielle importante et a hébergé l'usine sidérurgique de Montataire. Son cours a été aménagé dès le XVIIIe siècle. L'industriel anglais Taylor établit dans l'ancien moulin à blé Daden, au bord de la rivière Thérain, quelques années avant 1789, une poterie puis en 1791, une papeterie y est à son tour installée. L'ancêtre de l'usine sidérurgique de Montataire voit le jour dès le début du XIXe siècle.